Un beau dimanche d’août, attirés par la dégustation l’originalité de la visite, nous sommes donc allés visiter ce fameux musée avec une amie de passage, prof de chimie (détail qui aura son importance plus tard). Les alentours ne paient pas de mine : la zone industrielle est déserte (dimanche en août…) et si je n’avais pas téléphoné quelques jours avant on se demanderait si c’est bien ouvert comme annoncé sur le prospectus. On doit être la seule voiture garée à 10 kilomètres à la ronde ! Les bâtiments font très années 70, et plutôt vieillots. Le contraste avec l’intérieur est d’autant plus surprenant : manifestement ils n’ont pas lésiné sur les moyens pour créer ce musée.
L’accueil est somptueux et bien décoré, et on aperçoit la salle de dégustation avec le bar. A l’heure prévue, la visite (guidée bien sûr, on ne peut pas se balader tous seuls dans une usine) commence.
Notre hôtesse nous amène donc tout d’abord dans la salle des alambics, où règne un délicieux parfum d’orange ; rien ne fonctionne et tout est calme (ce qui n’est peut-être pas plus mal pour nos oreilles et notre taux d’alcoolémie). On nous montre sommairement le traitement subi par les peaux d’oranges douces et d’oranges amères. Les explications sont un peu trop sommaires au goût de notre amie qui spécule encore sur le type de colonne de refroidissement utilisé pendant que le reste du groupe entre dans la partie historique.
On a plus le droit de faire des photos, quel dommage ! L’histoire de cette saga familiale commencée au XIXème siècle est une manière très agréable de revisiter les deux siècles passés, et leur collection de photos et d’objets est riche et bien mise en valeur. Nous découvrons que la famille Cointreau à l’origine fabriquait du Guignolet (alcool à base de cerise, qu’on trouve encore), et n’a créé le Cointreau que plus tard (on se disait aussi, les oranges à Angers ça ne fait pas très régional). Nous apprenons avec stupéfaction que le Cointreau fut LA boisson à la mode entre les deux guerres ; pour moi ce n’était qu’un alcool parmi d’autres et je suis épatée par l’importance de cette entreprise. Déjà présente sur 4 continents à la fin du XIXème siècle, vous imaginez ? Ils n’avaient pas d’avions ni de téléphones à ce moment là !
Après avoir regardé le petit film sur l’histoire de la société, confortablement installés dans des fauteuils de velours rouge, nous traversons une galerie décorée d’objets publicitaires et d'un nombre impressionnant de contrefaçons de la bouteille (qui est brevetée bien entendu). Un petit aperçu des chaînes d’embouteillage, qu’on imagine tourner à une cadence folle pendant la semaine… combien de milliers de bouteilles par jour avez-vous dit ? Et tout ça ici !!
Après avoir disserté une nouvelle fois sur la bêtise du monde (Mais POURQUOI associer le Cointreau avec des trucs acides dans les cocktails ??), on se précipite dans la boutique, qui est toujours mon moment préféré dans la visite d’un musée (Zut, j’ai avoué). Déception immense. Du Cointreau (quand même) et deux ou trois produits dérivés qui se battent en duel. Quid de ces merveilleux chocolats au Cointreau qu’on trouve en ville ? Des recettes de cocktails à base de Cointreau ? Des cartes postales, des t-shirts, des casquettes… ? Snif. Nous repartons avec quelques souvenirs tout de même, et bien décidés à faire découvrir ce musée magnifique à d’autres personnes. Mais la prochaine fois, Monsieur Cointreau (Pierre pas Rémy, parce que Rémy c'est Rémy Martin qui a formé le groupe Rémy Cointreau avec Pierre, vous suivez ?) si vous me lisez, laissez-nous admirer votre magnifique musée, et dépenser notre argent dans votre boutique !
c'est là qu'il faut que tu postules !
ils ne délocaliseront jamais...
bonne nuit