jeudi 1 septembre 2005
Le musée Cointreau
Savez-vous que tout le Cointreau du monde est fabriqué à Angers ? 95% de la production part ensuite à l’étranger, dont une bonne partie aux États-unis, mais tout est fait ici, tout près de chez nous dans une usine qui emploie à peine plus de 300 personnes (vive l’automatisation !). L’originalité de cette usine, c’est qu’elle se visite ; et pas seulement pendant Made in Angers ; en fait une partie des locaux a carrément été aménagée comme un musée. Depuis que j'ai appris ça, je me suis dit qu'il fallait absolument que je le visite.


Un beau dimanche d’août, attirés par la dégustation l’originalité de la visite, nous sommes donc allés visiter ce fameux musée avec une amie de passage, prof de chimie (détail qui aura son importance plus tard). Les alentours ne paient pas de mine : la zone industrielle est déserte (dimanche en août…) et si je n’avais pas téléphoné quelques jours avant on se demanderait si c’est bien ouvert comme annoncé sur le prospectus. On doit être la seule voiture garée à 10 kilomètres à la ronde ! Les bâtiments font très années 70, et plutôt vieillots. Le contraste avec l’intérieur est d’autant plus surprenant : manifestement ils n’ont pas lésiné sur les moyens pour créer ce musée.

L'entrée du musée

L’accueil est somptueux et bien décoré, et on aperçoit la salle de dégustation avec le bar. A l’heure prévue, la visite (guidée bien sûr, on ne peut pas se balader tous seuls dans une usine) commence.

Le hall

Notre hôtesse nous amène donc tout d’abord dans la salle des alambics, où règne un délicieux parfum d’orange ; rien ne fonctionne et tout est calme (ce qui n’est peut-être pas plus mal pour nos oreilles et notre taux d’alcoolémie). On nous montre sommairement le traitement subi par les peaux d’oranges douces et d’oranges amères. Les explications sont un peu trop sommaires au goût de notre amie qui spécule encore sur le type de colonne de refroidissement utilisé pendant que le reste du groupe entre dans la partie historique.

La salle des alambics

On a plus le droit de faire des photos, quel dommage ! L’histoire de cette saga familiale commencée au XIXème siècle est une manière très agréable de revisiter les deux siècles passés, et leur collection de photos et d’objets est riche et bien mise en valeur. Nous découvrons que la famille Cointreau à l’origine fabriquait du Guignolet (alcool à base de cerise, qu’on trouve encore), et n’a créé le Cointreau que plus tard (on se disait aussi, les oranges à Angers ça ne fait pas très régional). Nous apprenons avec stupéfaction que le Cointreau fut LA boisson à la mode entre les deux guerres ; pour moi ce n’était qu’un alcool parmi d’autres et je suis épatée par l’importance de cette entreprise. Déjà présente sur 4 continents à la fin du XIXème siècle, vous imaginez ? Ils n’avaient pas d’avions ni de téléphones à ce moment là !


Après avoir regardé le petit film sur l’histoire de la société, confortablement installés dans des fauteuils de velours rouge, nous traversons une galerie décorée d’objets publicitaires et d'un nombre impressionnant de contrefaçons de la bouteille (qui est brevetée bien entendu). Un petit aperçu des chaînes d’embouteillage, qu’on imagine tourner à une cadence folle pendant la semaine… combien de milliers de bouteilles par jour avez-vous dit ? Et tout ça ici !!

Le bar de la salle de dégustation

Mais la visite est minutée, et nous n’avons pas assez de temps ou d’yeux pour tout admirer. Notre hôtesse nous ramène au pas de charge vers la salle de dégustation. La dégustation, moment tant attendu par la plupart des visiteurs, est assez décevante ; un cocktail ultra-acide qui doit être un cousin de la soupe angevine.


Après avoir disserté une nouvelle fois sur la bêtise du monde (Mais POURQUOI associer le Cointreau avec des trucs acides dans les cocktails ??), on se précipite dans la boutique, qui est toujours mon moment préféré dans la visite d’un musée (Zut, j’ai avoué). Déception immense. Du Cointreau (quand même) et deux ou trois produits dérivés qui se battent en duel. Quid de ces merveilleux chocolats au Cointreau qu’on trouve en ville ? Des recettes de cocktails à base de Cointreau ? Des cartes postales, des t-shirts, des casquettes… ? Snif. Nous repartons avec quelques souvenirs tout de même, et bien décidés à faire découvrir ce musée magnifique à d’autres personnes. Mais la prochaine fois, Monsieur Cointreau (Pierre pas Rémy, parce que Rémy c'est Rémy Martin qui a formé le groupe Rémy Cointreau avec Pierre, vous suivez ?) si vous me lisez, laissez-nous admirer votre magnifique musée, et dépenser notre argent dans votre boutique !
 
écrit par Marianne le 1.9.05 | Permalien |


3 Petits mots :


  • A 01/09/2005 21:25, Anonymous Anonyme

    c'est là qu'il faut que tu postules !
    ils ne délocaliseront jamais...

    bonne nuit

     
  • A 01/09/2005 21:38, Anonymous Anonyme

    En bonne angevine, j'ai visité ce musée, et j'ai même bossé dans la boîte voisine : le doux parfum de l'orange m'envoutait dès que je passais devant l'usine Cointreau ! Je n'ai pas un mauvais souvenir de la dégustation par contre. Si ça n'a pas changé, c'est du Cointreau servi dans de la glace pilée avec un filet de citron : j'ai trouvé ça délicieux, c'était la même chose pour toi ?
    Par contre c'est vrai que la boutique souvenirs reste à désirer...
    ps : as tu déjà goûté aux Quernons d'ardoises ? Autre grande et délicieuse spécialité du coin ! (en confiserie fine)

     
  • A 02/09/2005 10:09, Blogger Marianne

    Eric > ça serait chouette ! Mais je me demande si on finit par être écoeuré par cette délicieuse odeur d'orange...

    Priscille > Il me semble que c'était avec du citron vert et du perrier (ou quelque chose d'approchant) ; en fait je râle juste parce que je préfère la douceur à l'acidité dans les cocktails mais je pense que certains l'ont trouvé à leur goût. Quant aux Quernons, c'est une des premières choses que j'ai découvertes en arrivant ici, bien sûr (cf archives d'avril). C'est pas mal mais j'ai goûté depuis d'autres chocolats de la région que je préfère ! Il faudra que je parle des Plantagenêts (les chocolats, pas la famille ni le restaurant du même nom, quoique ce serait intéressant aussi :-) )